Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

HcoM, le Blog...

HcoM, le Blog...

Blog de communication à l'attention de ceux - professionnels ou non et étudiants - qui sont intéressés par la Communication au sens large


Le Metavers est-il mort ?

Publié par Olivier Moch sur 6 Décembre 2024, 15:17pm

Catégories : #Digital, #Internet, #Meta, #Metavers

Le Métavers, ce fameux univers numérique dont on nous a tant parlé ces dernières années, devait révolutionner nos vies, mais où en est-on aujourd’hui ?

Et si l’avenir du numérique que l’on nous avait promis était déjà derrière nous ? Cela aurait pu être le titre de cet article. Où en est-on avec le Metavers, ces fameux mondes virtuels ; dont tout le monde parlait en 2022, ces mondes virtuels où l’on pourrait travailler, jouer ou même faire ses courses depuis un casque de réalité virtuelle. Mais aujourd’hui, le Métavers semble coincé entre les attentes démesurées de ses débuts et une réalité bien plus compliquée… Tout avait commencé en 2021, lorsque Mark Zuckerberg a annoncé que Facebook devenait Meta. Il a misé des milliards de dollars sur le développement du Métavers, présenté comme la prochaine grande révolution technologique. On nous promettait des bureaux virtuels où collaborer avec nos collègues, des concerts à vivre en immersion totale et même une nouvelle économie numérique basée sur des cryptomonnaies. Ce rêve n’était pas que de la science-fiction : des marques comme Nike et Gucci ont investi dans des magasins virtuels sur le Métavers, des artistes ont organisé des concerts dans des jeux comme Fortnite, et certains géants du gaming, comme Roblox, se sont engouffrés dans cette tendance. Tout cela faisait rêver, mais…

Mais le rêve s’est étiolé… Après l’effervescence, place au bilan, et il n’est pas très reluisant. Meta, par exemple, a dépensé plus de 36 milliards de dollars sur son projet de Métavers, mais son principal produit, Horizon Worlds, peine à attirer des utilisateurs. D’autres signaux sont tout aussi inquiétants :

  • Les casques VR restent chers et pas encore grand public.
  • Le concept semble flou pour beaucoup : Pourquoi irais-je dans un monde virtuel alors que j’ai déjà Internet et des applis ?
  • Enfin, la concurrence d’autres technologies comme l’intelligence artificielle génère davantage d’intérêt.

Cela dit, tout n’est pas noir. Le gaming continue d’utiliser avec succès des éléments du Métavers. La plateforme de jeux en ligne Roblox, par exemple, compte encore des millions d’utilisateurs actifs.

Une réelle frilosité du grand public !

Le Métavers a été vendu comme une révolution immédiate, mais pour beaucoup, il semble soit trop abstrait, soit trop tôt pour être pertinent. Un autre problème, c’est le timing : avec la pandémie, les entreprises ont cru que le besoin d’interactions virtuelles exploserait durablement. Mais une fois les confinements terminés, les gens ont voulu revenir au réel, pas s’enfermer dans des casques. Peut-on dire que le Metavers est mort ?Pas encore, mais il traverse une crise d’adolescence difficile. Certains disent que le concept est simplement trop en avance sur son temps. Pour d’autres, il faudra attendre que la technologie devienne plus accessible, moins coûteuse et surtout qu’on trouve des usages concrets qui répondent à des besoins réels. Par exemple, dans la formation professionnelle, des entreprises utilisent déjà la réalité virtuelle pour simuler des situations complexes, comme des chirurgies ou des entraînements en milieu dangereux. Dans ces domaines, le Métavers peut avoir un vrai impact.On peut citer l’aéronautique, Boeing par exemple, utilise la Réalité Virtuelle pour former ses employés à des tâches techniques complexes, comme l’assemblage d’avions ou la maintenance d’équipements industriels. L’industrie automobile pour la conception de véhicules, l’architecture, pour des visites virtuelles de bâtiments qui n’existent pas encore, l’immobilier aussi pour des visites virtuelles de biens à louer ou à vendre, le secteur de la défense avec les simulateurs de vol ou la création de scénarios pour entraîner les soldats à des missions dans des environnements complexes, comme les opérations urbaines. Le secteur muséal aussi pour recréer des sites historiques ou des œuvres d’art détruites. Par exemple, des projets permettent de visiter virtuellement Pompéi ou des temples de l’Égypte ancienne. Tous ces secteurs, et d’autres, utilisent quotidiennement la réalité virtuelle !

Le Métavers peut encore devenir le fameux ‘’futur d’Internet’’ qu’on nous avait promis ?

C’est la grande question et je n’ai pas de boule de cristal. Mais, pour y arriver, il faudra répondre à deux défis majeurs : rendre l’expérience plus simple, plus accessible pour le grand public mais aussi trouver des usages vraiment indispensables qui justifient son existence. Pour l’instant, le monde de la tech’ semble avoir changé de priorité : Meta, par exemple, met aujourd’hui plus d’énergie sur l’IA que sur son Métavers. Il n’est pas mort, mais il est en convalescence. Sa survie dépend de sa capacité à convaincre que ces mondes virtuels peuvent enrichir nos vies d’une manière tangible. Ce virage est crucial ! Aujourd’hui, le Métavers se trouve dans une phase qu’on pourrait qualifier de ‘’désillusion technologique’’. C’est une étape classique pour beaucoup d’innovations : après une montée en flèche des attentes, il y a souvent une chute brutale lorsque les limites apparaissent. Ce qui est intéressant, c’est que cette phase peut soit mener à l’abandon, soit à une réinvention qui va dépendre de trois réalités :

  • Une réalité technologique : les technologies qui sous-tendent le Métavers, comme la réalité virtuelle ou augmentée, progressent, mais elles restent encore inaccessibles pour le grand public. Pour franchir le cap de l’évolution, il faudra que ces outils deviennent aussi banals que nos smartphones.
  • Une réalité économique : les entreprises qui ont massivement investi, comme Meta, ont réduit la voilure. Pourquoi ? Parce que le retour sur investissement tarde à se concrétiser. Cependant, dans certains secteurs, comme l’éducation ou la médecine, des niches commencent à prouver leur viabilité. Ces succès localisés pourraient aider à relancer l’intérêt global pour le Métavers.
  • Une réalité sociétale : enfin, et c’est peut-être le plus important, le Métavers doit convaincre les gens qu’il apporte une vraie valeur ajoutée à leur quotidien. Aujourd’hui, on associe encore beaucoup le Métavers à l’évasion ou au jeu. Mais pour qu’il devienne essentiel, il devra proposer des expériences ou des services impossibles à obtenir autrement : formation en immersion, visites de lieux inaccessibles, collaboration à distance plus naturelle, etc.

Clairement, si le Metavers veut un avenir alors il est temps que les développeurs cessent de nous vendre du rêve pour nous proposer outils qui répondent à des besoins concrets et qui simplifient la vie des consommateurs. Le Métavers peut encore relever ce défi, mais ça demandera du temps et une vraie adaptation.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents