Le personal branding est un concept qui n’est pas vraiment neuf, il a été abordé pour la première fois en 1981 par les Experts en marketing et en publicité Al Ries et Jack Trout dans l’ouvrage Positionning : the battle for your mind. Il s’est développé à la fin des années ’90 et a pris de l’ampleur vers le milieu des années 2000 avec l’éclosion des médias sociaux. Aujourd'hui, dans l'univers professionnel, le personal branding permet à l'individu de se positionner, mieux encore de se faire remarquer. En effet, dans quel que secteur professionnel que ce soit, il s'agit d'émerger, de se vendre comme l'on vendrait une marque... C'est ça le personal branding !
Personal branding : définitions
1° Académique : Le personal branding, ou marque personnelle, est un processus d'éclosion et de mise en visibilité d'une marque personnelle dont l'objectif est d'identifier ce que chacun a de différent et d'unique, puis de rendre visible cette spécificité.
2° Coach : Le marketing personnel exprime le fait de créer et de gérer sa propre marque, rattachée à un individu et non à un produit. Cette marque personnelle est l'addition d'une réputation et d'une identité professionnelle.
3° Simplifiée : Le personal branding c’est ce que les autres retiennent de vous et disent de vous quand vous n’êtes pas là !
Googliser, c’est se renseigner !
Aujourd’hui, lorsqu’une relation professionnelle se noue, la tendance est à se renseigner au maximum sur la personne que l’on va rencontrer pour la première fois. Le réflexe est évidemment d’aller voir sur internet et de googliser cette personne. En effet, nous sommes nombreux à disposer d’une identité numérique, à être présents sur le net de manière volontaire ou non. Googliser (le terme est désormais admis par certains dictionnaires en ligne), c’est faire une recherche avec un moteur de recherche – Google est le plus utilisé à travers le monde – sur une personne ou une organisation. On googlise donc pour récolter un maximum d’informations car, désormais, ne pas disposer d’une identité numérique c’est marginal voire un peu surnaturel… ou parce que l’on veut cacher quelque chose (ndlr c’est en tous cas ainsi que de nombreuses personnes perçoivent ceux qui n’ont pas d’identité numérique).
- Avoir une identité numérique c’est exister sur la toile.
- Exister sur la toile c’est se faire reconnaitre dans la ‘’vraie’’ vie !
Personal branding… pourquoi, pour qui ?
Puisque nous avons tous (ou presque) une identité numérique, une réputation en ligne, il est essentiel de la maitriser. Puisque nous savons que nous serons googliser, autant tenter d’offrir à ceux qui nous googliserons l’image la plus positive de nous. L’identité numérique de chacun repose sur les diverses traces, professionnelles ou non, qu’il laisse sur le net mais aussi sur les traces laissées par les autres. On ne peut pas maitriser les traces laissées par les autres… mais on peut tenter de les influencer. C’est un des axes du personal branding mais sa vocation prioritaire est surtout de maitriser les traces numériques qu’on laisse soi-même.
Le personal branding permet donc d’affirmer ses points forts, son expertise, son talent, sa valeur ajoutée et des différences ! C’est un véritable outil de développement de sa notoriété dans un monde qui tourne, plus que jamais, autour de l’image que l’on renvoie. Le marketing et la publicité influencent nos choix de consommateur, il en va de même pour les entreprises qui, en plus de promouvoir leurs produits, ont désormais compris l’importance de promouvoir aussi leur image (responsabilité sociétale, pour faire face à une crise, valorisation de ses performances, de son expertise…). Si, dans la vie de tous les jours, on consomme le meilleur produit par rapport à nos attentes (qualité, prix, réputation…), on consomme aussi désormais, dans la vie professionnelle, les entreprises en fonction de ses mêmes attentes. Mais il est essentiel de savoir que, professionnellement, on ‘’consomme’’ également les individus de la même manière : on souhaite le meilleur individu par rapport à nos attentes !
Il est fondamental pour une entreprise de développer sa marque, son image, tout comme il est fondamental pour chaque individu de développer la sienne. A un point tel qu’à partir d’un certain moment, l’image de l’une pourra être liée à l’autre ! Si vous pensez à Steve Job, vous pensez à Apple, si vous pensez à Richard Branson, vous pensez à Virgin… mais l’inverse est vrai aussi, si vous pensez Virgin ou Apple, vous penserez Branson ou Job.
Le personal branding répond donc au besoin de tous ceux qui veulent développer leur image, booster leur notoriété professionnelle et qui ont pris conscience que pour réussir aujourd’hui, il faut se démarquer. De l’étudiant au chef d’entreprise en passant par l’employé, le cadre, l’artisan ou l’artiste… chacun peut/doit développer sa marque personnelle pour se distinguer. Il s’agit simplement – et c’est un des fondements majeurs de la communication – de faire savoir son savoir-faire !
Personal branding… comment ?
Internet est devenu l’agora mondial du 21e siècle, il est difficile – et même impossible – de le contourner aujourd’hui. Le net a fait émerger de nouveaux besoins et notamment celui d’être visible. Mais, être visible sur le net c’est être dans le top10 (soit sur la première page) des recherches Google. En effet, plusieurs enquêtes confirment que 70 à 91% des clics ne se font que sur la première page donnée par Google. Cela signifie donc que sept à neuf des personnes qui vous googlisent, qui se renseignent sur vous, n’iront pas plus loin que la première page de résultats. De l’importance d’un personal branding qui amène en première page de Google pour une recherche nominative.
Pour cela, il n’y a pas 36 solutions : il s’agit d’utiliser au maximum les outils à forte valeur de référencement sur le web comme Facebook, Twitter, Google +, LinkedIn, Do You Buzz, YouTube, WordPress, Overblog, Canalblog…
Travailler sa marque personnelle s’articule autour de quatre axes :
1° Faire le point pour se situer : savoir ce dans quel(s) créneau(x) on veut se positionner, dans quel(s) secteur(s) professionnel(s) on veut être reconnu, sur quel projet on veut travailler mais aussi quelles sont les valeurs que l’on porte.
2° Définir son identité : qui suis-je professionnellement et personnellement (les deux sont de plus en plus liés, la frontière privé/professionnel tend à s’effacer de plus en plus) ? Comment puis-je définir mon job autrement que par son appellation officielle (NB des Chargés de Com’ ou des Managers, il en existe des milliers !) ? Quels sont mes talents, mes points forts, mon univers, mes différences ?
3° Définir les canaux de communication : il est clair qu’on ne peut pas passer sa journée sur le web à travailler sa marque personnelle aussi convient-il de se fixer des limites, notamment en matière de supports. Il est intéressant de lier certains de ces canaux de communication afin de diffuser simultanément des informations via des canaux différents (ex. Linkedin/Twitter).
4° Passer à l’action : Le créneau professionnel, l’identité et les canaux de communication sont définis… il ne reste plus qu’a utiliser ses canaux pour diffuser de l’info relative à soi et au(x) secteur(s) professionnel(s) concerné(s).
Attention, construire sa marque personnelle est une action dans la durée, cela ne se fera pas du jour au lendemain. Par contre, une réputation peut se détruire en un instant.
En tant que professionnel, l’utilisation des médias sociaux est devenue incontournable ! Une stratégie d’action efficace sur les médias sociaux repose sur trois axes :
1° La diversification des canaux
Selon Klout, qui mesure l'influence sur les médias sociaux, les membres du Top 100 des influenceurs sont présents, en moyenne, sur 10 médias sociaux (blogs, chaine de partage d'images, microblogging, réseaux sociaux, outils de curation, sites Q&A, wikis...). La multiprésence sur les médias sociaux permet un maillage des informations que l'on diffuse. Elles sont ainsi diffusées par divers canaux et touchent différents publics ou le même public par des voies différentes (la redondance est un principe de base de la communication).
2° La qualité des réseaux que l’on développe
Cessons de croire que plus le réseau est étendu plus il est efficace ! Certains ont prétendu que pour être réellement efficace, un média social doit reposer au moins sur 750 à 1000 membres. Non, il est préférable d'avoir un bon réseau (entendez par-là un réseau constitué de bonnes personnes- relais) de 300 à 400 membres plutôt qu'un immense réseau de 1500 personnes reposant sur des coquilles vides. Dès lors, il est urgent de ne pas accepter les demandes tous azimuts et d'ouvrir ses réseaux à tous vents. Les réseaux sociaux reposent sur une structure pyramidale (contacts directs, contacts des contacts, contacts des contacts des contacts...) et leur objectif est de mettre en relations tous ces contacts.
Un réseau opportun est un réseau qui repose sur la pertinence des contacts que l'on y ajoute. Ces contacts doivent reposer sur des relations interactives où chacun peut trouver son compte, une multitude d'échanges win-win virtuels, somme toute. Quelque que soit le secteur d'activité de l'individu, de l'entreprise ou de l'institution, un réseau efficace devrait comprendre :
* des référents de l'écosystème professionnel : homologues (des personnes qui font le même boulot ou qui travaillent dans le même secteur d'activités), des experts du domaine d'activités, des collègues, des clients, des fournisseurs,... qui partagent un champs de connaissances professionnelles commun, qui sont donc intéressé par le contenu diffusé;
* des relais médiatiques : journalistes, blogeurs... qui influencent les opinions; * des relais politiques : élus à différents niveaux (local, régional, national, européen) ou membres d'associations reconnues qui participent à la vie citoyenne, qui l'influencent, qui la font bouger; * des décideurs : chefs d'entreprises, DRH, chasseurs de têtes, financiers... * des experts : personnes dont la personnalité, l'expérience et la position font foi dans différents domaines.
3° La participation active
Les médias sociaux drainent un flux importants de messages et donc d'informations dont les plus récentes chassent les plus anciennes. Pour être vu, suivi, relayer et donc assurer sa visibilité, il faut alimenter ses médias sociaux en quantité importante, sans pour autant négliger la qualité de contenu. Il s'agit de partager beaucoup d'informations, de participer fréquemment à des conversations, de répondre aux questions de ses contacts, de leur poser aussi des questions pour créer ou alimenter le débat. C'est assurément un exercice difficile et chronophage mais la visibilité et l'influence sur les médias sociaux est à ce prix.
Cette stratégie en trois axes n'en sera que renforcée par la qualité des contenus que l'on publie. Cette qualité de contenu repose, elle-même, sur le fond du message mais aussi, et surtout, sur la forme du message.
Mais le personal branding va plus loin que la toile !
Si la marque personnelle s’est fortement développée avec l’éclosion des médias sociaux, ce la ne signifie pas qu’elle existe uniquement à travers eux. En effet, chaque comportement, chaque geste posé, chaque parole prononcée contribue au développement de l’image que l’on renvoie aux autres. Entretenir sa marque personnelle c’est aussi se soucier de ses comportements dans la vie quotidienne, à fortiori dans le contexte professionnel.
En conclusion
Développer sa marque personnelle est, aujourd’hui, devenu nécessaire pour se distinguer dans un univers professionnel. Cependant, cette marque personnelle doit obligatoirement s’accompagner d’un réel fond qualitatif. Tenter de faire croire qu’on est le meilleur si ce n’est pas vrai ne fonctionnera pas longtemps, au contraire l’imposteur sera vite démasqué et, dans ce cas, sa marque personnelle détruite pour très longtemps.
Une marque personnelle est réussie si elle est :
Authentique : elle reflète réellement les qualités, compétences, valeurs et expertise.
Claire : elle va directement au but et est compréhensible par tous.
Cohérente : elle ne dit pas blanc sur un support et noir sur un autre.
Unique : elle se distingue de la masse des autres qui exercent le même job.
Rayonnante : elle est visible dans de bon réseaux (ex. il est préférable d’avoir 100 amis qui travaillent dans le même secteur professionnels que vous plutôt ou en rapport que 1000 qui travaillent dans des secteurs sans rapport)
Actualisée : elle suit l’évolution de la carrière.
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[1] Ries, Al & Trout, Jack, Positionning : the battle for your mind, McGraw & Hill, 1981