Le phénomène est palpable aux Etats-Unis, il le sera rapidement aussi chez nous...
Conséquence prévisible de l'avènement de l'internet ultramobile, le livre électronique remplace petit à petit le livre traditionnel. Il faut dire qu'avec les pc portables ou les tablettes, Les Misérables électroniques se lisent aussi facilement qu'en version papier. La numérisation de livres n'est pas une idée neuve puisqu'elle remonte à... 1971 avec le Projet Guttenberg qui consista à créer une bibliothèque de livres électroniques. A cette époque, les livres numérisés étaient des ouvrages tombés dans le domaine publics ou des textes sans copyright. Ce projet, lancé à l'Université d'Illinois et toujours existant, avait pour objectif la diffusion de la culture et la lutte contre l'illetrisme. Ce sont quelque 30.000 ouvrages qui ont été numérisés et mis gratuitement à disposition du public via le Projet Guttemberg. Pour la petite histoire, le tout premier ouvrage numérisé fut La Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis; à l'époque le fichier pesait 5ko. Si la première bibliothèque numérique remonte à 1971, il faudra évidemment attendre l'avènement du net, dans les années 90, pour que le livre électronique prenne son réel envol. En 2011, les ventes de livres électroniques prennent le pas sur celles de livres traditionnels. Les faits sont constatés, aux Etats-Unis, sur les ventes des cinq premiers mois de l'année et devraient se confirmer à l'avenir.
L'évolution est logique, même s'il restera toujours des amateurs du "vrai" livre - j'en suis ! -, la part des e-bookers grandira avec le temps. L'avènement de l'e-book s'explique essentiellement par cinq facteurs :
1° La facilité : les livres électroniques sont plus aisément transportables. Dans un laptop ou une tablette on peut emmener avec soi plusieurs ouvrages sans que cela ne prenne plus de place. Pour les voyages c'est plus commode.
2° Le coût : généralement, les livres électroniques coûtent moins chers d'autant plus qu'il se développe plusieurs groupes d'e-books libres et gratuits. On peut donc se constituer une bibliothèque électronique à des prix défiant toute concurrence. Pour les société d'édition également le facteur coût est primordial; les marges bénéficiaires sont plus importantes et les données liées à l'acquisition d'e-books leur permettent de récupérer gratuitement des informations sur les comportements de la clientète.
3° L'évolution du confort de lecture : jusqu'il y a peu, la lecture sur écran était moins agréable mais la technologie s'améliore et permet un meilleur confort de lecture par la forte diminution de rétroéclairage.
4° L'élargissement de la gamme proposée : l'éventail des possibilités de lecture s'agrandit continuellement. Grande littérature, livres techniques ou scientifiques, poésies, magazines, bandes dessinées... on peut désormais quasiment tout trouver en version électronique.
5° L'écologie : la numérisation de livres entraine, par corolaire, une diminution des besoins en papier et, donc, une diminution de l'abattage d'arbres. Le sensibilisation écologique liée au réchauffement climatique porte ses fruits au niveau des lecteurs qui privilégient davantage les e-books.
Mais cet avènement de l'e-book ne sera-t-il pas synonyme d'enterrement du livre relié ? Le secteur tente de rassurer en disant que le livre papier fait partie de l'Histoire humaine et qu'il continuera d'exister, ne fut-ce que pour les bibliophiles qui ne peuvent se passer des plaisirs olfactifs et tactiles liés à la possession d'un livre relié. Certes, les livres déjà écrits seront encore disponibles mais seront-ils réédités ? En effet, un livre relié ça vit, ça s'use et ça finit par s'abimer. Pareillement, les nouveautés seront-elles - à moyen terme - encore publiées en version papier ou bien, conquises par les marges bénéficiaires plus intéressantes de la numérisation, les sociétés d'édition finiront-elles par se consacrer uniquement aux livres électroniques ? Après tout, Borders l'énorme chaine de librairies américaine ne vient-elle pas de fermer ses magasins pour se recentrer sur la vente par internet (pour écouler les stocks ?) et l'e-booking ? Après tout le grand public n'achète-t-il pas et ne lit-il pas moins de livres ? A New York, les designers utilisent désormais le livre relié comme objet de décoration et, pour couronner le tout, Ikea dont on sait la faculté de s'adapter aux évolutions, transforme son célèbre meuble-bibliothèque Billy en meuble à bibelots... C'est aussi un signe !
L'e-book prend le pas sur le livre
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